Si vous pensez que les concours de beauté prêtent à sourire, que les élections de miss sont des mascarades kitsch, tout juste bonnes à émoustiller les sens des téléspectateurs machistes, détrompez-vous. Les jolies filles qui s'adonnent à ces compétitions doivent répondre à des critères de sélection draconiens, qui méritent le respect. Jugez-en plutôt. Pour faciliter le choix de sa candidate à l'élection de Miss Monde, le comité de Miss Zimbabwe a édité un guide dans lequel on peut lire : "Si la concurrente a des cuisses plus courtes que les jambes, elle doit quand même les avoir suffisamment longues. Des chevilles et des genoux fins et bien articulés autour de la rotule. les muscles des mollets pas trop saillants. Le cou délié et gracieux. Les jambes, les bras et les aisselles épilés. Pas de poils sur le visage. Pas de perruque. La concurrente doit respecter l'étiquette, c'est-à-dire ne pas jouer avec ses seins, éviter tout gloussement vulgaire et inopportun, mette un mouchoir sur sa bouche avant de tousser, ne pas frétiller de la croupe, ne pas claquer des doigts, ne pas aguicher le public avec des oeillades suggestives, ne pas sentir fort."
Fort heureusement, les recommandations du comité de sélection du Zimbabwe ne portent pas exclusivement sur des critères physiques. Des qualités morales et intellectuelles sont également indispensables pour autoriser l'élue à se pavaner sur un podium. Ainsi, le manuel stipule que la candidate devra "être une patriote soucieuse de l'environnement, des droits de l'homme, de ceux des animaux, et faire preuve de capacités cognitives lui permettant d'appréhender l'avenir de l'humanité" !
Sachant maintenant quelles épreuves les miss doivent surmonter avant d'arborer fièrement les couleurs de leur pays, aurez-vous encore l'ingratitude de les prendre uniquement pour de "belles potiches à la tête vide" ?