C'est une émouvante histoire, comme le sont souvent cellesqui mettent en scène des animaux. Elle se passe à Tcheliabinsk, grande ville de l'Oural. Ce jour-là, Oleg Markov, un retraité de soixante-six ans, se promène avec son chien, dans un jardin public. Soudain, il tombe la tête la première, victime d'une attaque vasculaire. Les passants se précipitent pour lui porter secours, mais ils doivent reculer aussitôt : le chien, un molosse redoutable, dressé devant son maître allongé, leur montre les crocs en grondant. Lespompiers ne tardent pas à arriver. Ils sont entraînés à faire face aux situations dangereuses et ils s'avancent résolument, mais ils doivent reculer à leur tour. Cette fois, le chien devient féroce et il s'en faut de peu qu'ils n'y laissent un bout de bras ou de mollet.
Les passants essaient bien d'intervenir encore ne lançant à l'animal de la nourriture ou des friandises pour l'écarter. Mais il n'y a rien à faire, ce dernier ne bouge pas, tantôt montrant les crocs, tantôt appelant son maître inanimé par de petits cris ou lui léchant le visage. Tant et si bien que la police est alertée à son tour.
Cette dernière se montre tout aussi impuissante. A la différence près que les policiers, eux, sont armés. Toutes les tentatives ayant échoué, ils décident d'abattre l'animal, qui s'écroule, foudroyé, sur le corps de l'homme. On se précipite enfin, mais c'est pour constater qu'il a cessé de vivre.
Peut-être, sans l'intervention malheureuse de son compagnon à pattes, Oleg Markov aurait-il pu être sauvé, mais doit-on en vouloir à ce dernier ? C'était un chien, pasun médecin, et, dans son esprit de chien, il n'y avait qu'un devoir, qu'il a accompli envers et contre tous : être fidèle à son maître jusqu'à la mort.