A l'étude de quels phénomènes sont consacrés les budgets scientifiques ? A en juger par le choix de quelques chercheurs audacieux, nous sommes parfois en droit de nous interroger. Ainsi Bernard Vannegut, de l'université d'Etat d'Albany, aux Etats-Unis, vient-il de publier les résultats de tests longs et coûteux, menés avec de l'argent public des années durant. Objet de ses recherches : comment utiliser des poulets comme unité de mesure des forces dégradées par une tornade ! Après avoir exposé sur plus de deux cents pages, couvertes de graphiques et d'équations, les aspects théoriques de son étude, le savant est entré dans le vif du sujet : "Attrapez un poulet vivant qui a toutes ses plumes et fixez-lui un émetteur. L'introduire ensuite dans un "pistolet à poulet", destiné à envoyer la volaille au coeur de la tornade à une hauteur raisonnable. Attendre qu'il redescende. Récupérez le poulet grâce à son émetteur et observez. Les dégâts constatés sur le plumage du gallinacé sont proportionnels à la puissance des vents, dont la vitesse est alors lisible sur un tableau de concordance. Ainsi un poulet est totalement déplumé lorsque la vitesse du vent est supérieure à 200 kilomètres-heure. Le poitrail, le dos et le croupion se dégarnissent entre 140 et 155 kilomètres-heure."
En scientifique rigoureux, le professeur Vannegut a ensuite nuancé ses conclusions, en introduisant des facteurs plus suggestifs, susceptibles de modifier l'interprétation des résultats : "Naturellement mes conclusions ne sont valables que si l'état mental des poulets n'est pas affecté par des troubles psychologiques, a précisé le chercheur devant un parterre d'étudiants médusés. Un poulet de batterie stressé perd plus facilement ses plumes qu'un poulet de grain élevé en plein air."
Ces travaux ont valu à ce physicien de haut niveau d'être candidat au prestigieux "Ignoble Nobel", le prix qui récompense chaque année l'étude scientifique la plus farfelue.
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