Pinedo Arsenik, un Espagnol de vingt-sept ans, erre dans les rues de Valence, dans la Drôme, avec une seule idée en tête : rejoindre à Marseille une jeune fille qu'il connaît à peine, mais dont il est tombé éperdument amoureux. Les difficultés liées à la réalisation de son projet ne seraient pas insurmontables si Arsenik n'était pas sans domicile fixe et sans le sou. Il quitte le centre-ville et va se poster à l'embranchement de l'autoroute, dans l'espoir d'être pris en auto-stop. Sa tenue négligée, son air peu engageant et les gestes, intempestifs et désordonnés, qu'il adresse aux automobilistes contrarient son plan. Après deux heures de vaine attente, Pinelo change de statégie. Il retourne dans le centre, dérobe une voiture et prend la route en direction du sud. N'étant pas un conducteur très expérimenté et ayant une connaissance approximative du code de la route, le jeune homme brûle le premier feu rouge qu'il rencontre et emboutit un autocar. Il abandonne la voiture endommagée et s'enfuit sans être inquiété. Une heure plus tard, il s'empare d'un autre véhicule, mais le style inimitable de sa conduite (Pinedo semble incapable de distinguer la pédale du frein de celle de l'accélérateur) lui vaut d'être rapidement arrêté par les forces de l'ordre et conduit à la gendarmerie. Jugé un peu "simple" par l'officier qui l'interroge, il est sermonné et remis en liberté.
Pinedo part alors à pied vers Bourg-lès-Valence. Longeant la voie ferrée, il découvre un drapeau rouge dans un cabanon de la SNCF et s'en sert pour arrêter le rapide Lyon-Marseille, demandant à son conducteur de le prendre à son bord jusqu'au terminus. Persuadé d'avoir affaire à un dangereux déséquilibré, le machiniste feint d'accepter mais dépose son encombrant passager à la gare suivante, après avoir discrètement actionné un signal de détresse. Ecroué à Valence, Pinedo Arsenik devra patienter trois mois en cellule avant d'imaginer une autre manoeuvre pour tenter de rejoindre sa belle !