Antoine de La Valette est un ami intime de Napoléon, avec qui il est parent par alliance, puisqu'il a épousé la nièce de l'impératrice Joséphine, Emilie de Beauharnais, et leur mariage a été heureux, du moins jsuqu'à la fin de l'Empire.
A la chute de Napoléon, La Valette a le tort de ne pas s'enfuir. Il est arrêté, incarcéré à la Conciergerie, passe rapidement en jugement et, bien qu'on n'ait rien d'autre à lui reprocher que d'avoir été un proche de l'empereur, il est condamné à mort.
Sa femme Emilie tente toutes les démarches possibles auprès du roi Louis XVIII et de ses ministres, mais en vain : le recours en cassation est rejeté et l'exécution fixée au 20 décembre 1815
Alors, elle décide de passer à l'action. Le 19 décembre, elle obtient de rendre visite à son mari dans sa cellule et elle le persuade d'échanger ses vêtements avec lui.
La Valette hésite longtemps, craignant le sort qui attend sa femme, mais finit par se laisser convaincre. Il sort sans encombre de la prison, la main posée sur le visage comme s'il était en train de pleurer. Et, peu après, il parvient à quitter la France, grâce à des complicités.
Amnistié au bout de six ans, il peut enfin rentrer, mais c'est hélas à Sainte-Anne, qu'il retrouve sa femme. Elle n'a pas supporté les persécutions qu'on lui a infligées dans sa prison : elle est devenue folle, payant de la manière la plus cruelle son magnifique geste d'amour.