L'usage, très répandu dans toutes nos régions, du charivari était autrefois surtout réservé aux veufs et aux veuves âgés qui avaient le projet de se remarier avec une fille ou un garçon plus jeune.
Pendant plusieurs soirs, on mettait des fumées puantes sous leurs fenêtres ; de bruyants lurons, masqués et déguisés, faisaient le plus de tapage possible à l'aide de tambourins, de chants et de cris, ou d'ustensiles de ménage...
De guerre lasse, les futurs conjoints donnaient en général une certaine somme d'argent pour faire cesser ce manège.
Depuis le Moyen-Âge, le principe chrétien de l'indissolubilité du lien conjugal avait en effet une telle importance que l'opinion populaire considérait avec défaveur les secondes noces.
Elle le manifestait par cette coutume dont parfois la violence, et même la cruauté, provoquait maints incidents sanglants.
Au point que l'Eglise voulut l'interdire en menaçant les coupables d'excommunication.
La tradition a pourtant perduré jusqu'au début du XXe siècle.