Ce samedi de mai 1947, une voiture de déménagement se présente devant un immeuble du boulevard Saint-Germain, à Paris. Peu après, trois hommes musclés viennent frapper à la loge. « Monsieur Martin, s’il vous plaît. Nous avons une armoire ancienne pour lui. » La concierge réplique qu’il est parti pour quelques jours, ce qui contrarie les déménageurs. Ils viennent de très loin pour apporter ce meuble. De plus, M. Martin serait certainement heureux de le trouver à son retour. Finalement, la concierge se laisse convaincre. Elle leur ouvre avec ses clés et les trois hommes déposent la lourde armoire dans l’appartement. Bien entendu, elle veille à ce, qu’ils ne touchent à rien et referme derrière eux.
Mais quelques heures plus tard, elle a la désagréable surprise de voir les déménageurs revenir. Ils lui expliquent qu’ils se sont trompés. Le meuble était à livrer à un autre Martin, habitant aussi boulevard Saint-Germain. Elle est furieuse, mais elle ne peut faire autrement que les accompagner de nouveau et ils disparaissent, cette fois définitivement, avec l’armoire ancienne. Seulement, quand M. Martin rentre de voyage, il découvre qu’une grosse somme d’argent et des bijoux ont disparu. La concierge est interrogée et même suspectée, mais les policiers finissent par la mettre hors de cause. L’explication du vol est aussi simple qu’originale : il y avait dans l’armoire un quatrième homme, qui a eu tout le temps de se servir en attendant le retour de ses complices… Ni les uns ni les autres n’ont été retrouvés. Ils l’auraient peut-être été s’ils avaient réédité leur coup, mais ils ont sans doute jugé qu’il valait mieux qu’il reste unique.
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