John et Lisa Turner ont soixante-deux ans et, en cette année 2006, ils entament leur quarantième année de vie commune, ce qui ne les empêche pas de se retrouver devant le tribunal des divorces de Brighton, en Angleterre. Il ne s’agit pas d’une mésentente. John jure que ses sentiments n’ont pas changé et que c’est la mort dans l’âme qu’il a entamé une procédure pour « comportement déraisonnable ». Il faut dire que l’expression est justifiée. La semaine suivant leur mariage, il a été surpris de constater que, chaque soir, les meubles étaient changés de place. C’étaient parfois des pièces entières qui étaient déplacées, la chambre à coucher se retrouvait dans la salle à manger et vice versa. Pendant son absence, Lisa se livrait à un travail de déménageur.
John a d’abord pensé que sa femme cherchait le décor qui convenait le mieux à leur intérieur, mais il a fini par admettre qu’il s’agissait d’une véritable maladie. Lisa ne voulant pas se faire soigner, il a essayé d’en prendre son parti et il a tenu le coup pendant des années. Il a même acheté une caravane, dans laquelle tous les meubles étaient fixés au sol. Mais après s’être assagie quelque temps, sa femme s’est mise à les dévisser, malgré toutes les difficultés que cela représentait. C’est ce qui l’a fait capituler et se résoudre au divorce.
Le juge l’a effectivement prononcé à son avantage. Depuis, il vit dans un petit appartement où il retrouve pour la première fois sa télé et ses pantoufles au même endroit. Quant à Lisa, elle a gardé la caravane, ce qui lui permet de donner libre cours à sa bougeotte en changeant non seulement chaque jour le place des meubles, mais son lieu de résidence.