Avec 300 kilomètres de galeries, 2 000 kilomètres de conduites de gaz, 3 millions de kilomètres d'équipements téléphoniques, des aqueducs, un canal, et la cité souterraine des Catacombes, aux six millions de squelettes anonymes, les entrailles de Paris dissimulent un univers ayx dimensions insoupçonnées. Déjà exploitées sous l'occupation romaine, les carrières d'argile et de pierre à bâtir, progressivement désaffectées, ont été utilisées par des brasseurs jusqu'au début du XXe siècle. Les bières produites sous les pieds des Parisiens n'avaient, dit-on, rien à envier à celles des Flandres ou d'Angleterre.
Repaires de contrebandiers, qui acheminèrent pendant des siècles leurs marchandises dans les boyaux de la capitale en échappant à l'octroi, les galeries ont aussi abrité des blessés de la Grande Guerre lors des bombardements. Durant la Seconde Guerre mondiale, Allemands et résistants y entreposaient des armes et tenaient des réunions secrètes dans des bunkers aménagés. Enfin, à partir des années 1950, les anciennes carrières ont accueilli les frasques des confréries estudiantines. Les "cataphiles" se retrouvaient sous terre par centainees pour assister à des concerts de rock et participer à des bals masqués. Aujourd'hui, sur les 276 entrées répertoriées, seules quelques-unes sont encore pratiquables.