Pour prédire l'avenir, anticiper les évènements, ou connaître par avance l'heure de son décès, rites et superstitions avaient autrefois cours partout dans nos campagnes. Ainsi, dans la Bresse, lorsque le diagnostic des médecins était incertain sur l'état d'un malade, allumait-on trois cierges à son intention dans la chapelle de Brabant, dédiée à saint Joseph.
Si le premier, appelé cierge de saint Vit, s'éteignait avant les autres, le malade allait guérir. La maladie serai longue si le deuxième cierge, dit de saint Languit, était consumé le premier.
Enfin, le troisième cierge, dit de saint Mort, annonçait, on s'en doute, une issue fatale. Il y a quelques années, des montagnards vosgiens s'en remettaient encore aux trois bougies pour connaître l'avenir, la santé d'un absent, ou la conclusion favorable ou malheureuse d'une affaire. On murmure qu'au cours de ses étranges cérémonies, dont l'efficacité n'a jamais été vérifiée, des indélicats n'hésitaient pas à organiser de savants courants d'air pour que le cierge de leur choix s'éteigne le premier. Et les débarrasse le cas échéant d'un voisin encombrant !