Pour la nouvelle année 2006, la ville de Vienne, en Autriche, organise un marathon sans précédent, dit « Marathon de l’extrême ». Outre qu’il se court en plein hiver, il n’est pas limité à la quarantaine de kilomètres de la compétition olympique. Il s’agit d’une course de vingt-quatre heures sans interruption, avec deux départs successifs, un pour les hommes et un pour les femmes.
Malgré les rigueurs du climat, la foule est nombreuse pour assister à l’arrivée des hommes. Le gagnant franchit la ligne dans un tel état d’épuisement qu’il est incapable de répondre quoi que ce soit aux journalistes venus l’interroger. Aussi, quand, quelques minutes plus tard, c’est au tour des femmes, chacun éprouve les pires appréhensions… La première concurrente ne tarde pas à arriver. Elle va bientôt franchir la ligne devant les caméras et les micros. On attend à ce qu’elle s’effondre, et les secouristes sont prêts à intervenir, mais, à la stupeur générale, après ses vingt-quatre heures de course ininterrompue, elle accélère encore l’allure et continue à courir de plus belle. On se met à sa poursuite, organisateurs et journalistes confondus. Elle est alors bien obligée de s’arrêter et d’expliquer, toute essoufflée, la raison de son extraordinaire comportement. Elle ne pensait pas arriver la première et se trouver devant les médias. Elle avait prétexté une grippe pour, participer à la course et elle a eu peur d’être reconnue par son patron. Celui-ci a effectivement été mis au courant de sa victoire, mais il ne lui en a pas tenu rigueur. Il a, au contraire, organisé une petite fête pour la célébrer. Tout est donc bien qui finit bien.