Pour avoir exploré avec succès plus de cent soixante sites archéologiques à travers l'archipel japonais, et mis au jour des objets préhistoriques d'une valeur inestimable, Shinichi Fujimora, le directeur de l'Institut paléolithique de Tohaku, dit 'les mains de Dieu", est le savant le plus populaire de son pays. C'est pourquoi, lorsqu'il décide d'effectuer de nouvelles recherches dans la région de Kamitakamori avec l'espoir d'exhumer les vestiges d'une cité habitée il y a plus de six cent mille ans, la presse nippone lui consacre aussitôt ses gros titres.
Dans le but de réaliser un cliché exclusif, le photographe d'un magazine a même l'idée saugrenue de se cacher, la nuit, dans la zone des fouilles pour surprendre l'archéologue en plein travail, dès le lever du jour. C'est ainsi qu'à 3 heures du matin, le reporter découvre avec stupeur que Fujimora enterre lui-même subrepticement des morceaux d'objets préhistoriques dans les fosses qu'il est censé explorer le lendemain avec ses collègues. La photo du tricheur fait le tour du Japon et le scandale éclate.
"Je ne pouvais pas décevoir le public, a plaidé l'archéologue, en remettant sa démission. J'étais soumis à une obligation de résultat qui m'était devenue insupportable"...