Dans ce théâtre de province, on donne La Tosca, le fameux oéra de Puccini. Pendant toute la durée de l'oeuvre, la cantatrice qui tient le rôle principal interprète sa partition d'une manière particulièrement expressive et dramatique ...
Les scènes se succèdent. Le peintre Mario, amant de la Tosca, est arrêté pour avoir caché un proscrit et se retrouve condamné à mort. Scarpia, le préfet de police, promet à la Tosca d'épargner Mario si elle se donne à lui. Elle feint d'accepter, mais le poignarde.
Et voici la scène finale où l'héroïne, apprenant que son amant vient d'être fusillé, se jette dans les eaux du Tibre par la fenêtre du château Saint-Ange. Dans le public, l'émotion est à son comble et, après une dernière lamentation, la Tosca se précipite dans le vide.
De l'autre côté du décor, les machinistes ont installé un matelas afin qu'elle se réceptionne sans mal. Malheureusement, ils l'ont choisi avec des ressorts trop puissants et le public, déjà prêt à applaudir, voit réapparaître à la fenêtre la malheureuse cantatrice qui se demande ce qui lui arrive. Les éclats de rire remplacent les bravos et c'est devant une salle hilare que le rideau se ferme en toute hâte.
Ce soir-là, La Tosca aura été un opéra comique.