Les dindes jouissent, en Grande-Bretagne, d'une double réputation : elles seraient à la fois stupides et mélomanes. Si la faiblesse de leur quotient intellectuel est probante, leur passion pour la muisique a été mise en évidence par les producteurs qui écoutent la radio dans les enclos d'élevage. Bercées par Mozart, charmées par Jjörk, envoûtées par les Beatles, les dindes musiciennes seraient plus savoureuses que celles privées de mélodies. "On sait que les volailles stressées sont plus susceptibles de tomber malades. La musique les fortifie. Elles mangent plus et pèsent davantage", a expliqué, pragmatique, Goff Hemus, le porte-parole du Syndicat national des fermiers.
Forts de cette constatation, les éleveurs ont reçu un disque à diffuser dans les basse-cours. Il contient une dizaine de morceaux savamment choisis. Choeurs grégoriens et airs de jazz alternent avec des enregistrements de chants d'oiseaux et de baleine.
"Au débu t, nos pensionnaires étaient plutôt déconcertées, a affirmé très sérieusement un fermier. Puis elles ont commencé à glouglouter plus que d'habitude. Certes, elles ne se sont pas relaxées en se roulant par terre, mais, au bout d'un moment, elles ont retrouvé confiance en elles."
Relayée par la presse, l'information a immédiatement dopé les ventes de dindes en Angleterre. Au respect de la tradition, qui impose la présence de ce prestigieux gallinacé sur les tables de Noël, s'ajoutait le plaisir de déguster en famille la chair d'un oiseeau, certes stupide, mais bonifié par la musique.