Depuis le décès de sa femme, Giorgio Angelozzi, 80 ans, voit rarement sa fille, médecin dans une organisation humanitaire. Avec 1 480 euros de pension mensuelle, cet Italien, professeur de latin et de grec à la retraite, vit confortablement dans son petit logement dans la banlieue romaine. Mais il s'ennuie. Privé de ses chers élèves, sa vie est triste et inutile. Que faire ?
"Il existe bien des jeunes filles au pair qui, en échange du gîte et du couvert, veillent sur les enfants et effectuent de menus travaux domestiques, pourquoi n'existeraient-ils pas des grands-pères au pair ?" se dit le professeur. Ou pourquoi ne se ferait-il pas adopter par une famille privée d'aïeul ?
Giogio passe une petite annonce dans la presse. Pour conforter sa demande, il offre une mensualité de 500 euros à qui l'accueillera, mais exige en retour qu'il y ait des lycéens dans sa future famille pour les aider dans leurs études.
Contre toute attente, comme si la péninsule souffrait d'un manque chronique de grands-pères, le professeur est rapidement submergé d'appels. Le temps de faire le tri dans les propositions, d'écarter les offres des désaxés et des cupides, et Giorgio prend bientôt ses quartiers dans un appartement, au rez-de-chaussée du pavillon de la famille Riva, à Bergame. Ce sont Mateush et Dagmara, les enfants du couple, âgés respectivement de 18 et 16 ans, qui ont sollicité la venue du savant retraité. Depuis deux ans, tout se passe à merveille. Les adolescents ont obtenu leur baccalauréat avec mention et sont entrés à l'université. Giorgio, leur professeur et grand-père, ne redoute pas de passer l'été en Pologne, pays d'origine de Mme Riva.
A l'heure où les familles dites recomposées se multiplient, cet exemple heureux fera-t-il école ?
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