Ce petit hôpital de Belo Horizonte, au Brésil, bénéficie d'une réputation suffisamment bien établie pour attirer et satisfaire la clientèle. Pourtant, un ingénieur étant décédé après avoir été admis dans le service des soins intensifs de l'établissement, la famille du disparu exige une autopsie et des explications. Comme l'hôpital refuse catégoriquement d'accéder à sa requête, les proches portent plainte. La police ouvre une enquête et fait bientôt une surprenante découverte : aucun des vingt-cinq médecins qui exercent dans l'hôpital n'est docteur en médecine ! Deux des pseudos-chirurgiens, par exemple, sont chauffeurs de taxi, un des faux anesthésistes est télégraphiste et celui qui se prétend obstétricien est un vrai chauffagiste !
Les révélations de la police ne s'arrêtent pas là. En plus de jouer illégalement de la seringue et du bistouri, les usurpateurs sont des fraudeurs du fisc. Ils fabriquent desmilliers de faux certificats de retraite et ont organisé un trafic lucratif de médicaments périmés. Croulant sous les chefs d'accusation, les vingt-cinq faux médecins sont jugés et condamnés à de lourdes peines, l'hôpital est fermé. Intrigué, le procureur pose cependant à un inculpé la question suivante :
"En sept ans d'exercice illégal de la médecine, sans avoir la moindre compétence, comment avez-vous pu éviter une hécatombe ?
- En fait, on intervenait le moins possible sur les malades, a prudemment répondu le chauffagiste. Avec un peu d'eau fraîche, de l'aspirine et des paroles encourageantes, les gens s'en tirent très bien."