Flegmatiques, courtois, souvent candides, les Japonais sont les proies désignées d'une nouvelle forme d'arnaque téléphonique, déjà baptisée "Allô, c'est moi !". Le principe en est simple. L'escroc téléphone au hasard à une abonnée, généralement entre 10 et 14 heures, au moment où la plupart des femmes sont seules à la maison. Se faisant passer pour un collègue du mari ou pour un policier, il annonce à la ménagère qu'une catastrophe vient de se produire dans la famille. "Votre mari a été arrêté pour attentat à la pudeur" ou "Votre fille vient de se faire prendre en flagrant déli de vol dans un magasin". Profitant du désarroi de sa victime, le filou propose de tout arranger discrètement en échange du versement immédiat d'un dédommagement. L'arnaqueur n'ignore pas, bien sûr, que si le virement est effectué à partir d'un guichet automatique avant 15 heures, il pourra toucher l'argent dans l'après-midi. Au fil du temps, les techniques utilisées sont devenues de plus en plus sophistiquées. Par exemple, pour régler à l'amiable un prétendu accident de la circulation, les escrocs, organisés en bande, se distribuent les rôles. Un policier, un avocat, un assureur et un garagiste - tous faux naturellement - se relaient au téléphone et font pression sur la victime.
En l'espace de huit mois, l'Agence de la police nationale a enregistré plus de 5 500 plaintes pour un préjudice d'une dizaine de milliards de yens (74 millions d'euros). Pour mettre un terme à ce fléau, la police exhorte les Japonaises à la méfiance. Quitte à se faire violence !