Au Moyen Âge, le vert est une couleur diabolique : celle du bonnet du malfaiteur cloué au pilori des halles, celle du manteau des fous, celle qu'endosse le personnage de Judas dans les Passions. Au XVIe siècle, il est considéré comme un symbole de ruine, d'affliction et de déshonneur.
C'est une couleur prohibée au théâtre : on raconte que des comédiens ayant porté à même la peau un costume vert en seraient morts ; les effets nocifs de l'oxyde de cuivre utilisé pour la fabrication de la teinture verte pourraient en être en effet la cause.
C'était pourtant la couleur préférée de Molière : Alceste n'est-il pas "l'homme aux rubans verts" ? Chez lui, literie, rideaux, éléments de décoration étaient vert et or. Et on dit qu'il mourut dans un costume vert. Depuis, les rubans des petits marquis des représentations du Misanthrope sont rouges.
Le grand comédien et ancien administrateur de la Comédie-Française, Pierre Dux, ne supportait même pas la vue d'un dossier vert dans son bureau.