Un fantôme peut-il être condamné par la justice ? La question semble absurde et pourtant la chose vient de se produire en Italie. Anna Signorelli dirige un centre de formation installé dans un château datant de 1475, à Castel Codrano. Le village, proche de la Suisse et de l'Autriche, bénéficie d'un cadre magnifique : le château, un bâtiment à tourelles, ne l'est pas moins, et Anna Signorelli, qui est logée sur place, apprécie qomme il se doit ce privilège. Mais au début de 2005, des phénomènes inquiétants se produisent toutes les nuits. Des pas se font entendre dans les salles et les couloirs, les portes s'ouvrent et se ferment en grinçant, des objets se déplacent ou se brisent et, par moments, résonne une plainte lugubre. Bref, le château est hanté.
Le phénomène se poursuivant pendant des semaines, et Anna Signorelli n'osant pas aller voir elle-même, elle se décide à porter plainte. Elle a peur que les policiers se moquent d'elle, mais pas du tout. Ils la prennent au sérieux et installent des caméras vidéo aux points stratégiques. Le résultat ne tarde pas : le visiteur nocturne n'est pas un ectoplasme, mais une femme, qu'on identifie comme l'épouse d'un employé du centre de formation qui avait des différends avec Mme Signorelli.
Arrêtée, la coupable vient d'être condamnée à quatre mois de réclusion, non pour avoir hanté le château, un délit qui n'existe pas dansle Code pénal italien, mais pour tapage noturne ainsi que pour les quelques dégâts qu'elle a commis. Pour s'occuper durant le temps de sa peine, il ne lui reste plus qu'à jouer les fantômes dans sa prison, mais la chose est certainement plus dificile.