La grippe espagnole a été une des plus grandes épidémies de tous les temps, puisqu'elle a tué, à la fin de la Première Guerre mondiale, près de 40 millions de personnes, soit huit fois plus que le conflit lui-même ! C'est également une maladie restée très mystérieuse et, près d'un siècle plus tard, son virus n'est pas exactement connu. C'est pourquoi plusieurs équipes de chercheurs de divers pays travaillent à le découvrir, afin de mettre au point un vaccin. Dans ce domaine, les médecins de l'hôpital de Saint-Batholaveri, à Londres, ont pensé un moment avoir fait une avancée décisive. Fin 2002, ils avaient établi qu'il existait une tombe, mais une seule, susceptible de contenir le virus originel : celle de Phillis Burn, décédée en 1918 à l'âge de 20 ans. Son corps, en effet, a été placé dans un cercueil de plomb, à l'intérieur d'un caveau de briques hermétiquement fermé. Seulement, les chercheurs se sont heurtés à un obstacle inattendu. Pour procéder à l'exhumation, il faut l'accord de la famille et, malgré leurs efforts, ils ne sont pas parvenus à trouver le moindre parent de la disparue. Des démarches sont toujours en cours sur le plan juridique, mais on ne sait trop si on doit souhaiter qu'elles aboutissent. En effet, selon d'autres médecins, si on isolait le virus, celui-ci, très contagieux, risquerait de se propager sur toute la planète avant qu'on ait trouvé le remède.