A Metz, Eric Combert, 28 ans, tourne tristement en rond dans son minuscule studio. D'autant que ses faibles revenus le privent de tout confort. Aucun appareil électroménager ne trône dans la kichenette et le reste de la pièce, qui tient lieu de salon/chambre à coucher, ressemble à la cellule d'un moine. Son voisin d'à côté, qu'il n'a jamais vu, dispose, lui, d'un vaste appartement, d'où s'échappent parfois le ronronnement d'une machine à laver ou les pétarades d'une alléchante série télévisée.
Un matin, Eric s'arme d'un marteau et d'un tournevis et s'attaque à la cloison qui le sépare de son voisin. Il perce un trou bien rond de 80 centimètres sur 50, pénètre dans l'appartement et part aussitôt à la recherche de l'aspirateur pour faire disparaître les traces de poussière et de débris. Puis, il transporte son linge sale et fait une petite lessive. Après quoi, tout en écoutant de la musique sur la chaîne hi-fi, il arrose les plantes, se fait mijoter le contenu d'une boîte de cassoulet, qu'il déguste, nonchalamment installé devant le poste de télévision. C'est ainsi que son voisin le découvre, le soir, en rentrant du travail. Eric se montre affable et accueillant, prêt à partager une paisible soirée avec son nouvel ami. Ce dernier ne l'entend pas de cette oreille et appelle la police. "Je me suis pris pour un pharaon dans le labyrinthe d'une pyramide", a expliqué le squatter lors de son admission au service psychiatrique de l'hôpital de Metz.