Des verdicts fous, fous, fous...

On savait depuis toujours que "la justice est une immense hypothèse", mais on apprend aujourd'hui que, pour frapper les esprits, des juges américains rendent parfois des verdicts délibérément originaux. Sidney Nation, du tribunal d'Atlanta, par exemple, a condamné un chauffard alcoolique à exposer sa voiture accidentée devant chez lui sur la pelouse de sa villa. La punition ayant prouvé son efficacité, le juge a récidivé avec Bill Wallace, un conducteur de 24 ans, qui avait embouti une caravane après une injection d'héroïne.
"Vous encouriez jusqu'à trente ans de prison, jeune homme, a rappelé le magistrat, mais le jury, dans sa mansuétude, a ramené votre peine à sept années de réclusion. Ma générosité va plus loin. Je réduis la sentence à six mois, mais je l'assortis de deux conditions.
- Lesquelles, Votre Honneur ? a bredouillé l'accusé, sans en croire ses oreilles.
- Primo : que vous vous offriez un cercueil et que vous vous en serviez de table de chevet pendant six ans et demi ! Deuxio : que vous achetiez une concession au cimetière !"
Devant l'air ébahi de Wallace, le juge s'est expliqué.
"Si vous persistez à vous droguer, vous mourrez bientôt. Vous aurez alors tout organisé à vos frais pour votre dernier voyage. Par contre, si la présence quotidienne du cercueil vous éloigne enfin de l'héroïne, vous ne serez plus un poids pour vos parents et pour la société. Dans un cas comme dans l'autre, c'est préférable à sept ans de prison !"