A Moscou, le moindre espace libre à l'intérieur des autobus et des wagons du métro est intempestivement utilisé pour placarder des tracts et des petites annonces. Cures amaiissantes, échanges d'appartements,, petits boulots, propositions sexuelles, combines diverses pour obtenir un permis de résidence dans la capitale, méthodes infaillibles pour échapper au service militaire et offres douteuses... rien n'est épargné au regard des voyageurs.
Pour éradiquer cette publicité sauvage et envahissante, la municipalité de Moscou s'est approprié une arme absolue, inventée à Pékin quelques mois plus tôt.
Elle a chargé une brigade spéciale de relever les numéros de téléphone des auteurs de tracts et de les stocker sur un ordinateur. Les contrevenants sont ensuite harcelés de messages tonitruants à leur domicile, à raison d'un appel automatique toutes les deux ou trois minutes. Une voix menaçante rappelle la nature du délit et le montant de l'amende encourue. Si, quelques jours plus tard, les inspecteurs constatent que les annonces n'ont pas toujours été retirées, la fréquence des appels augmente. Jusqu'à ce que la ligne téléphonique soit saturée et rendue totalement inutilisable