Les rues de Paris sont-elles dangereuses ? Certains le prétendent. D'autres affirment au contraire, après une vie de flânerie dans la capitale, n'avoir jamais été victimes de la moindre agrression.
Quoi qu'il en soit, au début du XIXe siècle, un siècle et demi avant l'apparition des minijupes, l'anatomie des jolies Parisiennes provoquait déjà, emble-t-il, des réactions intempestives. Ainsi, le 3 décembre 1818, le préfet de police crut bon de communiquer à la population la mise ne garde suivante : "Un particulier dont on n'a pu se procurer le signalement que d'une manière imparfaite se fait, depuis quelque temps, un plaisir cruel de piquer d'une canne ou d'un parapluie les jeunes personnes de 15 à 20 ans que le hasard lui fait rencontrer dans les rues". Suite à cette très sérieuse mise en garde, un armurier proposa à sa clientèle féminine des "protège-fesses" métalliques, tandis qu'un pharmacien opportuniste distribuait une pommade apaisante contre les piqûres ingligées aux postérieurs meurtris.
Alors que les chanteurs des rues célébraient les exploits du "joli piqueur", la maréchaussée recruta comme appâts d'aguichantes prostituées. Le stratagème fonctionna et un certain Auguste-Marie Bizeul ne tarda pas à se faire prendre en flagrant délit. Il fut condamné à payer une amende de 500 francs et à purger une peine de cinq ans de prison. On ne plaisantait pas, à l'époque, avec le séant des Parisiennes !