Les Grecs et les Romains couronnaient leurs héros de roses.
Saint Médard, évêque de Noyon en Picardie au Ve siècle, eut l'idée de couronner de rosesz la plus vertueuse des jeunes filles de condition modeste du village de Salency.
La fête se déroulait ainsi : un cortège de jeunes filles en blanc suivi des villageois accompagne l'élue à la chapelle ; sur l'autel est placé une couronne de roses, bénie par le religieux et posée sur la tête de la rosière agenouillée qui, à cette occasion, es également dotée.
Cette fête se propagea dans toute la France, mais, la plupart du temps, la rosière ne recevait qu'une rose et quelques sous. Dès le VIIIe siècle, apparut la coutume chez les habitants d'une commune de faire un legs qui servirait à élire et à récompenser une jeune fille pauvre et vertueuse.
Est-ce parce que Joséphine aimait les roses, que Napoléon - fraîchement couronné - eut l'idée, en 1806, de faire couronner une rosière à Nanterre ?
Quatre ans plus tard, l'institution devint une affaire d'Etat : voulant donner un éclat particulier à son mariage avec Marie-Louise, l'Empereur publie un décret ordonnant que six mille jeunes filles pauvres et vertueuses soient dotées par l'Etat et fiancées à six mille sous-officiers quittant l'armée...
Aujourd'hui encore, dans quelques localités, le couronnement d'une jeune fille se pratique à la saison des roses.