Lors de banquets de l'époque médiévale, les grands seigneurs aux places d'honneur se faisaient servir tous les plats couverts.
C'était naturellement pour éviter le refroidissement des mets, mais surtout par crainte du poison.
Ils devaient attendre qu'un test soit effectué sur leurs aliments avec une langue de serpent, ou une dent de requin, une défense de narval qui avit la réputation de changer de couleur en présence de venin, une agate, une crapaudine, sorte de pierre supposée exister dans la tête du crapaud...
Parfois, les malheureux serviteurs devaient goûter aux-mêmes.
Cette terreur du poison favorisa la bonne tenue en empêchant les convives de se précipiter sur la nourriture.
Mais, quand il s'agissait de boire à la signature d'un contrat, ou pour sceller un accord, comme il fallait afficher sa confiance, le recours au goûteur était difficilement envisageable.
Pour avoir l'esprit tranquille, on prit l'habitude d'entrechoquer violemment coupes et gobelets, à l'époque en métal, pour qu'un peu de liquide contenu dans chacun des récipients se mélange à l'autre.
Qui aurait pris le risque dans ces conditions de chercher à empoisonner l'autre ?
regarder son invité droit dans les yeux en trinquant et en lui souhaitant une bonne santé avait assurément une saveur particulière.