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 Trentekutchilo

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Joa
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Joa


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MessageSujet: Trentekutchilo   Trentekutchilo EmptyMar 18 Mar - 11:26

Un jour, dans le temps que le Seigneur Jésus et saint Pierre cheminaient en Pays basque, ils rencontrèrent un ancien soldat qui mendiait, parce qu’il avait été quelque peu blessé.
Le vieux soldat demanda donc une aumône au Seigneur Jésus. Et le Seigneur de lui répondre qu’il n’avait point d’argent, mais qu’il lui donnerait tout de même quelque chose :
- Voulez-vous un sac tout de suite ou le ciel plus tard ?
Et saint Pierre lui soufflait à voix basse :
- Demande-lui le ciel… le ciel !
Et l’homme de lui répondre tout haut :
- Vous en parlez à votre aise, vous !… S’il ne nous fallait pas vivre avant d’aller au ciel, oui !… Seigneur, donnez-moi, je vous en prie, un sac.
Et, lui donnant un sac, le Seigneur Jésus lui dit :
- Au moindre besoin , vous aurez assez de lui dire : Trentekutchilo

Bonjour et mille mercis, notre homme s’en fut, tandis que saint Pierre le gourmandait à voix basse. Et, tout de suite après, voilà que survient un boulanger avec une voiture remplie de pains encore tout chauds. L'ancien soldat demande au boulanger s'il veut bien lui donner un peu de pain.
- T'imagines-tu donc que j'ai fait mes pains pour toi ? Tu n'en auras pas. Va ton chemin !
Ah ! oui bien ?... Le mendiant de crier aussitôt : "Trentekutchilo !"... Et le sac de se remplir instantanément de pains. Notre homme s'en fut aussitôt joyeusement, ayant des vivres pour quelques jours.

Vite après, un collecteur d'impôts vient à passer avec un âne tout chargé d'argent. Et notre homme de lui crier :
- Donnez-moi, je vous prie, quelques sous.
- Quelques sous ? Non ! Pas un liard seulement ! penses-tu que ce soit pour ton joli minois que j'ai recueilli tout cet argent ?

Il tombait bien de parler ainsi ! Le vieux soldat de crier aussitôt : "Trentekutchilo !" Et son sac de se remplir d'or instantanément. Et il se trouva riche.

Vite après, il se maria. Et il vivait heureux, allant béatement faire sa promenade de tous les jours.
Et voici qu'un jour, il se rend compte que sa femme devient sombre et s'étiole, tous les jours un peu plus :
- Qu'avez-vous donc pour être triste ainsi ? N'auriez-vous pas tout ce que vous désirez ?
Sa femme, d'abord, n'osa lui rien avouer. Mais, ensuite, elle lui confia qu'à chaque fois qu'il était sorti, un homme grand et laid, un monstre, venait qui la mettait dans des transes terribles.
Le lendemain, le vieux soldat, ayant simulé une sortie, se cacha dans le coin de la porte.
Arrive l'homme monstrueux. Le vétéran de crier : "Trentekutchilo !" Et le monstre de s'enfermer aussitôt dans le sac, la tête la première. Le soldat le frappe alors et le roue de coups et finalement... le tue.
Puis, il porte les ossements du monstre chez le forgeron du village, lui demandant d'en faire quelque chose.
Le forgeron voulut en faire une croix. Mais, en aucune manière il ne put parfaire l'ouvrage. Et c'est ainsi qu'ils se convainquirent que ledit monstre était un démon.

Le vétéran mourut enfin de vieillesse. Mais, auparavant, il demanda que sa femme lui fît la grâce de mettre le sac dans son cercueil.
Il s'en fut donc, avec son sac, à la porte du ciel.
Mais saint Pierre, sans le moins du monde ouvrir sa porte, le dévisagea d'une petite fenêtre, et ayant tut de suite reconnu l'homme, il se mit à lui crier :
- Où viens-tu ?... Au ciel ? Toi, au ciel ?... Lorsque, jadis, le Seigneur te donna le choix entre ce ciel et un sac misérable, dare dare tu laissas le ciel pour le sac ! Avec ton sac, va maintenant où tu voudras.
Et, vivement, il referma la petite fenêtre.
Le pauvre homme s'en allait donc en enfer. Mais, devant lui, aussitôt, des diables surgissent innombrables, qui, la fourche pointue dans les mains, se prennent à lui crier :
- Où penses-tu venir ?... En enfer ?... Polisson que tu es ! Il y a de cela quelques années, sur terre, tu nous as tués notre père. Va-t-en d'ici, si tu es sage, et vivement encore !...

Il s’en revient donc du côté du ciel.
Cette fois, par mégarde, saint Pierre avait laissé la porte entrouverte. Le vieux soldat entre donc dans le paradis.
Mais saint Pierre eut assez vite fait de le remarquer et lui cria d’avoir à vider les lieux, et un peu vivement !
Notre homme eût désiré dire quelque chose. Mais saint Pierre ne voulait rien entendre.
Ne sachant plus à quoi se résoudre, le vieux soldat alors de s’écrier : « Trentekutchilo ». Et saint Pierre se trémoussait, refusant d’entrer dans le sac… Mais, Dieu me pardonne ! de gré ou de force, il lui fallut bien y entrer, le Seigneur Jésus, autrefois, l’ayant ainsi décrété.
Sur ces entrefaites, la Sainte Vierge s’approcha de cet esclandre.
Elle écouté les raisons du vieux soldat, et puis, tout de suite, dans un sourire, elle arrangea toutes choses. Elle délivra saint Pierre, l’apaisa affectueusement, et… fit entrer le soldat dans le ciel.
Quand, un jour, nous y serons nous-mêmes, nous l’y verrons, tout à côté de la porte, sur la droite.

Jean Barbier, Contes, récits et légendes des pays de France
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Trentekutchilo
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