Chez Nous
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Chez Nous

Tu entres, ici dans un havre de paix ...
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Soldes d’été 2024 : trouvez les ...
Voir le deal

 

 La nappe, l’âne et le bâton

Aller en bas 
AuteurMessage
Joa
Admin
Admin
Joa


Nombre de messages : 13100
Age : 76
Localisation : Martigues
Réputation : 0
Date d'inscription : 19/02/2006

La nappe, l’âne et le bâton Empty
MessageSujet: La nappe, l’âne et le bâton   La nappe, l’âne et le bâton EmptyVen 21 Mar - 13:52

En d’autres temps, dans une maison, il y avait trois fils.
Un jour, l’aîné dit à sa mère : « Mère, faites vite les petits pains, que je m’en aille ensuite faire fortune. »
La mère fait les petits pains, et le fils s’en va par monts et par vaux. Tandis qu’il s’en allait ainsi, sur le bord d’une rivière il rencontre le Seigneur Jésus et saint Pierre.
Le Seigneur Jésus l’appelle et lui dit : « Dis, jeune homme, est-ce que, en échange d’une récompense, tu nous passeras de l’autre côté ? – Mais bien certainement ! » Et notre jeune homme les transporta donc de l’autre côté.
En récompense, alors, le Seigneur Jésus lui donna une nappe et lui dit : « Tiens, prends cette nappe. Toutes les fois que tu auras faim et soif, il te suffira de dire : « Nappe, étends(toi ! » et, sur cette nappe, aussitôt, tu auras le boire et le manger qu’il faudra. »

Enchanté d'avoir déjà fait fortune, le jeune homme reprend aussitôt le chemin de la maison. Et il allait, il allait toujours. Le soir, il parvient à une auberge. En alant se coucher, il confie la précieuse nappe aux gens de l'auberge et leur dit : "Je vous en prie, ne vous hasardez pas à dire à cette nappe : "Nappe, étends-toi !" - Que non, bien certanement !"
Mais le jeune homme était à peine couché, que les hôteliers disaient à la nappe : "Nappe, étends-toi !" Et aussitôt, brist, brast (comme par un enchantement), sur la nappe s'alignèrent des aliments et des boissons à n'en pas finir ! Je laisse à penser l'effarement de ces gens !
Sur-le-champ, ils troquèrent cette nappe contre une nappe en tous points semblable, et fous de joie, bien silencieusement, ils s'en furet au lit.
Le lendemain, à peine se fut-il éloigné de l'auberge que notre garçon, du reste absolument affamé, étendait la nappe sous un arbre et disait : "nappe, étends-toi !" Mais il eut beau dire, il eut beau répéter, la fausse nappe demeura dégarnie. Et le pauvre garçon tout hébété de douleur, s'en retourna chez lui sans avoir fait fortune.

Bien vite après, le deuxième fils dit à sa mère : "Mère, faites les petits pains, que je m'en aille ensuite faire fortune."
La mère fait les petits pains, et le fils s'en fut par route et par chemins.
Au bord de la même rivière, lui aussi il rencontre le Seigneur Jésus et saint Pierre.
Le Seigneur Jésus le hèle : "Dis, jeune homme, est-ce que, en échange d'une récompense, tu nous passeras de l'autre côté ? - Mais bien certainement !" Et notre jeune homme les transporta de l'autre côté.
Le Seigneur Jésus, alors, pour le récompenser, lui fit don d'un âne, en lui disant : "Tiens, prends cet âne. Chaque fois qu'il t'arrivera d'avoir besoin d'argent, dis à cet âne : "Au travail, mon âne !" et cet âne, aussitôt, te donnera de l'or par ruisseau."
Notre homme, enchanté d'avoir fait fortune, prend aussitôt le chemin du retour.
Le soir, il parvient lui aussi à la même auberge que son frère. Et, s'en allant au lit, il confia l'âne, en disant : "De grâce, n'allez pas dire à cet âne : "Au travail, mon âne !" - Que non, certes !"
Mais, le jeune homme était à peine couché, que les hôteliers dirent à l'âne : "Au travail, mon âne !" Et voici que l'âne ne s'arrêtait plus de leur faire de l'or par ruisseau. Et grand fut l'effarement de ces gens.

Sur-le-champ, ils troquèrent cet âne contre un âne en tous points semblable, et puis, bien silencieusement, ils s'en vont au lit.
Le lendemain, aussitôt qu'il se fût éloigné de;l'auberge, notre garçon dit à l'âne : "Au travail, mon âne !" Mais, toute révérence gardée, l'âne par ruisseau, lui fit de cet autre chose (que vous devinez bien). Et notre homme, navré de n'avoir pas fait fortune, s'en revint chez lui tout déconfit.

Vite après, le troisième fils dit à sa mère : "Mère, faites vite, les petits pains, C'est mon tour d'aller faire fortune."
La mère fait les petits pains, et le fils s'en fut par routes et par chemins.
Au bord de la même rivière toujours, il rencontre, lui aussi, le Seigneur Jésus et saint Pierre.
Le Seigneur Jésus le lui ayant demandé, il les transporta tous deux de l'autre côté. Et le Seigneur Jésus, en récompense, lui remit un bâton, en lui disant : "Qu'il te vienne quelque part un ennemi, et tu diras à ce bâton : "Frappe, Maria, frappe !" et... tu verras ce que tu verras."
Bonjour et merci bien ! pour le soir, notre garçon était rendu à l'auberge même où l'on avait pillé ses deux frères.
En allant au lit, il dit aux hôteliers : "Serrez(moi, je vous prie, ce bâton, jusqu'à demain matin. Mais dans votre intérêt, gardez-vous bien de lui dire : "Frappe, Marie, frappe !" - On s'en garderait, certes !"
Mais à peine le garçon était-il couché, que les hôteliers prenaient le bâton et lui disaient : "Frappe, Maria, frappe !"
Ah ! bien oui ! Voici que le bâton, à l'instant même, frappe kisy, frappe kask, s'acharnant après les choses et les gens, menaçant de tout briser. Et les hôteliers de gémir aussitôt, Aïe ! par ici, Atch ! par là. Impossible absolument d'arrêter le bâton. Il frappait, il frappait toujours ! Si bien que, à la fin, notre garçon se lève à ce tapage.
Affolés, les hôteliers hurlaient : "De grâce, nous vous en prions, arrêtez le bâton ! Et nappe, étends-toi ! Au travail, mon âne ! Tout cela vous sera rendu !"
Notre garçon dit : "Arrête, Maria, arrête !" et arrêta ainsi le bâton.
Puis, juché sur Au travail, mon âne, la Nappe, étends-toi sous le bras, Frappe, Maria, frappe à la main, il s'en revint à la maison.
Avec sa mère et ses deux frères, il vécut riche, Dieu sait combien de temps !
Et, bien s'ils vécurent, bien ils durent mourir.

Jean Barbier, Contes, récits et légendes des pays de France
Revenir en haut Aller en bas
http://site.voila.fr/chezjoa
 
La nappe, l’âne et le bâton
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Mener une vie de bâton de chaise
» Nappe ...
» Nappe ...

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Chez Nous :: Les pipelettes :: Histoires insolites :: Contes et légendes-
Sauter vers: