Evoquant les mystères de l'Orient, le plus ancien parfum d'ambiance français est un produit parfaitement naturel créé en 1885 dans la région parisienne.
Il provient d'un arbuste, le styrax, à la floraison blanche parfumée et mellifère, originaire du sud de l'Asie et introduit en Europe au milieu du XVIe siècle.
Certaines espèces étaient appréciées depuis longtemps pour leur résine, obtenue par incision du tronc, et qui s'épaissit au contact de l'air.
Parfum sacré dans les pays orientaux, ce baume de styrax ou benjoin a des propriétés médicinales efficaces pour les maladies de peau et les affections respiratoires.
En parfumerie, il est utilisé cmme fixateur et apporte une note originale, basalmique, puissante et vanillée.
Comme toutes les résines odorantes, il est inflammable.
Au cours d'un voyage au Moyen-Orient, un Français, Auguste Ponsot, observe avec beaucoup d'intérêt, en Arménie, comment les habitants font brûler du benjoin pour parfumer et désinfecter leur maison.
De retour en France, il s'associe à un pharmacien, Henri Rivier, pour imaginer une formule adaptée aux moeurs occidentales, qui sera primée à l'Exposition universelle de 1889.
Le benjoin est dissous dans l'alcool à 90 ° pour la persistance de la senteur ; un papier buvard sert de support, car il absorbe et conserve le parfum et se consume sans faire de flammes.
Ainsi naît le papier d'Arménie.
La formule des petites bandes de papier brunes, pratiques, odorantes, antiseptiques, se détachant d'un carnet jaune et vert, n'a pas changé.
Aujourd'hui encore, seules quatre personnes en détiennent la recette...
A consommer toutefois avec modération !