On sait qu'en votant le Patriot Act, conséquence des attentats dun 11 septembre 2001, le Congrès des Etats-Unis a renforcé les pouvoirs des agences gouvernementales de renseignement, restreint le droit à la liberté d'expression, et autorisé desviolations de la vie privée. On peut, bien sûr, le déplorer, mais sait-on que cinquante Etats de l'Union n'ont pas atendu ces évènements tragiques pour promulgueur des lois dont la pertinence peut nous sembler déconcertante. Dans un livre, Jean-Loup Chifflet dresse la liste non exhaustive de quelques-unes d'entre elles, toujours en vigueur. Ainsi apprend-on avec intérêt que dans l'Indiana il est interdit d'entrer dans un cinéma ou de conduire un tramway moins de quatre heures après avoir mangé de l'ail. Si l'Arizona interdit la chasse au chameau, l'Alabama de porter une fausse moustche dans une église, et la Floride d'avoir des relations sexuelles avec un porc-épic, le Minnesota réprimande ceux qui s'aviseraient de franchir une frontière avec un canard sur la tête. Machisten l'Etat du Vermont condamne les femmes qui porteraient de fausses dents sans l'autorisation écrite de leur mari. Protecteur, celui du New Jersey oblige les propriétaires de chats laissés en liberté à suspendre trois clochettes autour de leur cou pour les signaler aux oiseaux. Ecologiste, l'Ohio punit cux qui saoulent les merles, et la Californie sanctionne la maltraitance des papillons.
Enfin, nettement plus originale, une loi de Géorgie interdit d'attacher une girafe à un lampadaire, tandis qu'une autre, promulguée dans le Wyoming, proscrit à quiconque de prendre en photo un lapin, entre les mois de janvier et avril !
Montesquieu, l'auteur de l'Esprit des lois, se retourne-t-il dans sa tombe, ou au contraire se réjouit-il, d'où il se trouve, de joyeuses facéties des juristes américains ?