Nul endroit en France et même au monde n'a réuni autant de célébrités de la peinture que ce modeste chef-lieu de canton du Val-d'Oise.
L'initiative en revient au peintre paysagiste Charles-François Daubigny (1817-1878), qui connaît la région pour y avoir passé sa petite enfance et qui y achète en 1860 une maison, puis un bateau qu'il transforme en atelier. Il est rejoint peu après par son ami Corot, puis par Honoré Daumier et Berthe Morisot. Sa mort ne met pas un point final à la réputation d'Auvers. Bien au contraire, une seconde génération de peintres vient remplacer la première. Successivement, Cézanne, Pissaro, Renoir, Sisley, Monet y séjournent ou s'y installent à demeure. Mais on hôte le plus célèbre reste Vincent Van Gogh, qui y fait un séjour météorique du 21 mai au 27 juillet 1890.
Venu à l'initiative de son frère Théo, qui habite alors la capitale, il a le coup de foudre pour le cadre environnant : "Auvers est beau, gravement beau. C'est de la pleine campagne caractéristique et pittoresque, avec beaucoup de chaumes, ce qui devient rare." Pour tenter d'échapper à l'angoisse qui ne le quitte pas, il se met à peindre frénétiquement, "comme une locomotive", près d'une centaine de toiles en soixante-neuf jours, qui immortalisent les lieux et leurs habitants. Mais la dépression est la plus forte et il se suicide le 27 juillet.
Il est enterré au cimetière d'Auvers-sur-Oise, aux côtés de son frère Théo. On y vient en pélerinage du monde entier.