A la veille de leur mort, une question tourmente, parfois les mécréants : à quelle température leur âme damnée va-t-elle griller en enfer pour les siècles de siècles ? Dans l'Apocalypse, Jean décrit le lieu maudit comme étant "un étang ardent de feu et de soufre." Forts de cette indication, des chercheurs dela revue scientifique Applied Optics ont calculé, en 1972, que la température de l'enfer devait être légèrement inférieure au point d'ébullition du soufre, soit 445° C.
Pour faire bonne mesure, les auteurs de l'article ont cherché ensuite à déterminer les conditions climatiques que le paradis pouvait offrir aux âmes des meilleurs d'entre nous. Dans la bible, Isaïe affirme que "la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera sept fois plus grande, comme la lumière de sept jours". Ils en ont conclu que, "puisque la température d'un objet en équilibre thermique est proportionnelle à la racine quatrième de la quantité de lumière qu'il reçoit, la température régnant au paradis était de 525° C" !
Faux ! se sont insurgés, plus de trente ans plus tard, les physiciens Vina et Pérez dans une lettre à Physics Today. "Nos confrères ont mal interprété le passage d'Isaïe et ont multiplié à tort 7 par 7." Au terme d'une avalanche d'équations vertigineuses, ils affirment aujourd'hui que la température du paradis n'est, heureusement, que de 231° C.
Que les âmes mijotent au paradis ou qu'elles rôtissent en enfer, dans cette querelle d'experts l'Eglise a eu chaud !