Parraînée par une chaîne de sex-shops et réunissant quatre cents concurrents, une course de rafting se déroule chaque année sur la rivière Vuoksa, près de Saint-Pétersbourg, en Russie. Utilisant une poupée gonflable en guise de bouée, les candidats doivent parcourir 1 200 mètres dans les eaux impétueuses et glaciales, sans se désolidariser de leur flotteur morphologique. Toute la difficulté consiste à garder le contrôle de la poupée, car les femmes gonflables sont extrêmement glissantes, et il faut une poigne de fer pour s'y cramponner, a précisé Dmitri Boulaviniv, l'organisateur de la compétition.
Le départ est donné. Au bout de quelques minutes, grâce à de vigoureux coups de rein, Igor Osipov, un solide gaillard d'une trentaine d'années, prend déjà la tête de la course. Faisant littéralement corps avec sa compagne flottante, il accentue son avantage et franchit la ligne d'arrivée loin devant ses concurents.
Avant de déclarer Osipov vainqueur, les juges, soupçonneux, demandent à examiner en détail la coéquipière du champion. La sentence ne se fait pas attendre : Osipov est disqualifié pour "abus sexuel sur sa poupée". Le règlement, très pointilleux, stipule que les femmes factices ne doivent servir que d'"aide à la navigation". Et à rien d'autre !