Pour maintenir leur chiffre d'affaires contre vents et marées, les compagnies aériennes américaines s'intéressent aujourd'hui au juteux marché du transport de cadavres, sachant que l'acheminement d'un passager, confortablement installé en soute, à l'horizontale et en caisson réfrigéré, est facturé aux familles de 200 à 500 dollars sur un vol intérieur, selon la distance et la destination.
"Un seul cercueil rapporte autant qu'une demi-tonne de marchandises", observe, pragmatique, Dale Anderson, le directeur du service fret de JetBlue, une compagnie new-yorkaise à bas prix. Pour augmenter leurs performances, les transporteurs distribuent maintenant des "points fidéliteé aux entreprises de pompes funèbres qui leur confient l'expédition de leurs clients vers le cimetière de leur choix. Ainsi, en échange d'un millier de macchabées transportés, JetBlue offre aux croque-morts des "miles" gratuits équivalents à deux billets pour Hawaii. Chaque année, avec 170 000 décès de retraités originaires d'autres Etats, la Floride demeure la principale pourvoyeuse de ce fret aérien à haute valeur ajoutée. Cependant l'ombre d'une menace plane déjà sur l'avenir de ce fructueux négoce. "Par souci d'économie, de plus en plus de familles choisissent la crémation de leurs chers dsparus", déplore M. MacQueen, un entrepreneur de pomeps funèbres de Miami. Et un responsable de Delta Airlines ajoute : "Quand un passager achemine les cendres d'un parent dans une urne, placée dans un bagage à main sur ses genoux, cela représente pour nous un substantiel manque à gagner."