Il faut avoir un caractère bien trempé pour prendre les rênes d'un négoce en vins de Champagne lorsqu'on est femme, jeune, veuve, mère d'un enfant en bas âge et que cela se passe en 1805.
Nicole Barbe Ponsardin s'était mariée pendant la Révolution dans une cave en présence d'un prêtre réfractaire.
Elle n'a peur de rien.
A vingt-sept ans, elle prend la succession de son beau-père, M. Clicquot, et rebaptise la maison Veuve Clicquot Ponsardin - la meilleure affirmation de soi qui puisse s'imaginer.
La récolte de 1805 est désastreuse, mais qu'importe, Nicole Barbe est décidée à vaincre tous les obstacles.
Ce qui fait d'elle un grand patron, c'est qu'elle sait s'entourer des personnes capables de lui faire ateindre son but.
Son premier objectif est de parfaire ses connaissances dans l'élaboration des vins avec les conseils d'un spécialiste.
Elle engage un collaborateur expérimenté pour prospecter les marchés étrangers, et son champagne fait aussitôt une percée en Russie : le "Klikofskoe", d'une qualité exceptionnelle - grâce au passage de la comète dans le ciel de Champagne en 1811 ! -, va inonder Saint-Pétersbourg.
Elle met au point les techniques nouvelles de dégorgeade avec son chef de cave qui a l'idée de percer les étagères de trous pour stocker les bouteilles à un angle de 45° ce qui facilite le remuage.
La qualité et la réputation de son champagne ne cessant de croître.
Nicole Barbe personnalise les bouchons avec une ancre marine dans une étoile, et choisit la couleur jaune pour les étiquettes pour se démarquer de ses concurrents.
Avant de quitter la direction de son entreprise, elle saura aussi choisir son successeur.
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