Le verre existait bien avant l'ère chrétienne, mais c'est grâce à l'apparition du verre creux que les contenants ont pu être fabriqués à la canne à souffler par les maîtres verriers.
Les premières bouteilles, trop fragiles, étaient des objets décoratifs, réservées au service de table : c'est seulement à partir du XVIIIe siècle que le flacon en verre soigneusement bouché est apparu comme le moyen le plus sûr de conserver le vin intact durant quatre à cinq ans et de le faire voyager.
L'invention de la bouteille moderne nous vient d'Angleterre.
Au XVIIe siècle, les verriers y déploient une telle activité que leurs fours à bois sont interdits par un édit royal pour éviter le déboisement.
En 1640, un personnage hors du commun, Sir Kenelm Digby, chevalier, diplomate, espion, alchimiste... a l'idée d'utiliser le charbon dont la température de combustion est plus élevée que celle du bois et donne au verre une plus grande résistance.
Cette bouteille lourde, épaisse, opaque, a une forme tubulaire avec un col renforcé d'une bague sur laquelle se fixe le dispositif de bouchage.
Sir Kenelm Digby ayant été emprisonné comme royaliste et catholique romain, le parlement anglais lui reconnaît en 1662 seulement la paternité de cette nouvelle bouteille.
Celle-ci est introduite en France à la fin du XVIIe siècle, pour sa solidité, à la demande des producteurs champenois, afin d'en expérimenter l'efficacité lors de la prise de mousse.
Les bouteilles fabriquées par les maîtres verriers sont restées longtemps des modèles uniques, tant la diversité de formes était grande.
C'est en 1866 que le législateur est intervenu pour délimiter leur contenance.