Etréchy, chef-lieu de canton de l'Essonne, dans la vallée de la Juine, aux confins de la Beauce, était surnommé jadis Etréchy-le-Larron, en raison de la proximité de la côte de Torfou, propice aux embuscades, ainsi que des bois qui l'entouraient, repaires de voleurs. Mais d'autres sources affirment que la ville tirait son sobriquet de ses auberges, tenues par des hôteliers peu scrupuleux et fréquentées par des filous, tricheurs aux cartes et autres pipeurs de dés. Par la suite, Etréchy s'est vu attribuer d'autres épithètes moins désobligeantes : Etréchy-le-Maquignon et Etréchy-le-Paveur, la population s'étant fait une spécialité du commerce des chevaux et de l'exploitation des grès. Plus tard, elle s'est tournée vers la culture des plantes médicinales et, plus tard encore, elle a abrité une école du cirque. Mais c'est par sa fête annuelle qu'Atréchy s'est fait le plus durablement remarquer. Jusqu'en 1914, celle-ci avait lieu durant les trois jours suivant le premier dimanche d'août. Après diverses distractions, le clou était, durant la dernière journée, le "défilé des cocus". Il s'agissait, en fait, des hommes mariés de la ville, mais, comme le disaient les Strépiniacois (c'est le nom des habitants d'Etréchy), "les cocus étaient forcément parmi eux". Ils traversaient les rues, musique en tête, derrière une bannière portant l'inscription "Honni soit qui mal y pense". La manifestation, qui donnait lieu à toutes sortes de plaisanteries, était suivie, le soir, par le "Bal des cocus", au cours duquel les hommes mariés étaient invités à se venger des infidélités dont ils avaient pu être éventuellement victimes.
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