Nos fleurs de la Toussaint sont nées du mariage de deux chrysanthèmes, l'un venant de Chine, l'autre du Japon, grâce à deux grands voyageurs.
C'est l'année de la Révolution française qu'un Marseillais Pierre-Louis Blancard, aventurier ayant parcouru le monde, ramène de Chine u spécimen couleur lie-de-vin, le seul ayant survécu à la longue traversée.
Séduits par cette nouveauté, plusieurs botanistes se consacrent à l'obtention de variétés nouvelles par bouturage ou par semis ; un lieutenant de l'armée impériale à la retraite réussit un chrysanthème violet qu'il baptise Grand Napoléon, ancêtre de tous ceux que nous connaissons aujourd'hui.
Mais la vogue du chrysanthème prend son essor lorsque le botaniste anglais Robert Fortune ramène à son tour sa récolte du Japon : des chysanthèmes à grosses têtes tout ebourriffées qui seront croisés avec les petites fleurs chinoises sages et régulières comme des pâquerettes...
Les horticulteurs s'ingénient alors à créer des fleurs en cascades, doubles ou simples, roses, énormes ou minuscules, pourpres ou mordorées.
Reines de l'automne pour un temps, elles deviendront dans la deuxième partie du XIXe siècle les fleurs du cimetière, tout simplement parce qu'elles fleurissent à cette époque de l'année, et remplaceront les bougies sur les sépultures.
Symbole de recueillement chez nous, au Japon la "fleur d'or" est une figure solaire, symbole de longévité et de joie de vivre.