La passion du football peut entraîner chez certains supporteurs les comportements les plus saugrenus. Ainsi, lors de la dernière Coupe du monde, trois Argentins, fans de leur équipe nationale, ont-ils économisé peso après peso pendant un an pour pouvoir s’offrir le voyage en Allemagne. Vivotant de sandwichs, dormant à la belle étoile pour ne pas entamer leur pécule, ils décident d’assister au match Hollande-Argentine. Le prix des billets étant encore hors de portée de leur bourse, ils louent des fauteuils roulants pour obtenir des tarifs préférentiels, réservés aux personnes handicapées, et s’installent confortablement au premier rang de la tribune. La première demi-heure de la rencontre se déroule dans une extrême tension, les deux équipes ne parvenant pas à se départager. Enfin, un attaquant argentin tire au but à la faveur d’un coup franc. C’est trop ! L’un des faux paralytiques bondit sur ses pieds et se livre, ivre de bonheur, à une danse de saint-guy pour encourager son équipe. Alors que des spectateurs croient à une guérison miraculeuse, et tombent à genoux, et marmonnent des prières, des policiers moins crédules expulsent les tricheurs hors du stade et leur infligent une lourde amende. Autre exemple non moins édifiant de la ferveur footballistique : à Pékin, M. Wong s’installe chez lui devant son téléviseur, à trois heures du matin, pour assister à la finale de la Coupe du monde. Soudain, un incendie se déclare. « J’ai attrapé notre bébé et je me suis enfuie hors de la maison, a raconté son épouse. Mais mon mari a empoigné la télé, est allé dans la cour, a cherché une prise électrique, a rebranché le poste, et a continué à regarder le match jusqu’au bout. Il n’a même pas daigné jeter un regard sur la maison, qui a entièrement brûlé.