Excédé par la gestion calamiteuse de la plupart des villes de son pays, Uhuru Kenyatta, le ministre kenyan de l'Administration locale, a déposé un projet de loi interdisant dorénavant aux maires d'exercer leur mandat s'ils n'étaient pas diplômés de l'université. Quand on saura que seuls deux élus sur quarante-six ont poursuivi leurs études au-delà de l'école secondaire, et que plusieurs d'entre eux refusent de recevoir des visiteurs étrangers tant leur pratique de l'anglais est approximative, on comprendra que l'annonce du ministre ait fait l'effet d'une bombe. Toutefois, Kenuatta, bon prince, a accordé aux édiles locaux un an de congé sabbatique pour se préparer à passer les épreuves du baccalauréat. A la stupeur générale, tous les candidats sans exception ont été impitoyablement recalés. Le chef de l'Etat ayant été exempté d'examen, on ignore s'il possède ou non le niveau d'étude requis pour exercer ses hautes fonctions.
Notons que si une telle mesure avait été prise en France par un ministre zélé, la République aurait dû se priver des services d'André Malraux, de Pierre Bérégovoy, d'Antoine Pinay, de René Monory ou de Georges Marchais !