Les fantômes du World Trade Center
En décembre 2001, une jeune femme se présente, anxieuse, dans un commissariat de New York pour signaler l’absence prolongée de son époux. Un inspecteur recueille sa déposition.
« Nom du disparu ?
- Michael Yong
- Âge ? »
La femme écrase la larme qui roule sur sa joue.
« Trente-sept ans. Michael avait fêté son anniversaire la veille du 11 septembre. Il portait un tatouage à mon nom au-dessus du nombril et un autre sur l’épaule, représentant une autruche. Le jour de l’attentat, il était vêtu d’un pantalon noir et d’une veste bleue.
- Profession ?
- Courtier dans une société financière du World Trade Center. »
L’inspecteur change brusquement de ton lorsque la femme se montre incapable de produire son certificat de mariage et une photo du disparu. Après une brève enquête, preuve est établie que Namor Young s’est inventé un mari dans l’espoir de s’octroyer les 53 000 dollars d’indemnité promis aux familles des victimes des attaques contre les tours jumelles. L’usurpatrice est condamnée à dix-huit mois de prison ferme, et rejoint les 37 autres personnes déjà incarcérées à New York pour le même motif.
Le record des sommes indûment perçues appartient à ce jour à Manuel Pereira. Après avoir frauduleusement déclaré que son épouse, mère imaginaire de dix enfants, avait péri dans l’attentat, il avait touché plus d’un million de dollars. Avant de les dilapider dans les casinos et de croupir dans un pénitencier !