Autrefois, en Bretagne, la Mort se montrait sous la forme de l'Ankou, un terrifiant serviteur.
Il avait l'apparence tantôt d'un squelette drapé dans un linceul, tantôt d'un homme grand, maigre, avec de longs cheveux blancs couverts d'un large chapeau de feutre.
Il parcourait la campagne, debour sur un chariot, portant une faux, le tranchant tourné en dehors, aiguisée avec un ossement humain, avec laquelle il moissonnait les vies.
Les jours de tempête, il venait s'asseoir sur un rocher et on pouvait l'entendre rire aux éclats.
Dès que la marche du seuil d'une maison neuve était posée, l'Ankou venait s'y installer pour s'emparer de la première personne qui la franchirait.
Heureusement pour qu'il n'emporte pas tout de suite un membre de la famille, on pouvait l'éloigner en faisant passer un animal, ou en posant un oeuf couvé devant la porte.
A la nuit tombée, les paysans bretons tremblaient en entendant le grincement des roues de sa charrette : ce bruit signifiant irrémédiablement qu'un proche allait passer de vie à trépas.