Sachant que la Station spatiale internationale se déplace à la vitesse d'environ 27 000 kilomètres à l'heure, et qu'elle effectue son parcours orbital seize fois par jour, comment un astronaute musulman peut-il se diriger vers La Mecque pour effectuer ses cinq prières quotidiennes sans risque d'erreur ? Cette question, digne de figurer au programme du baccalauréat des lycéens saoudiens, a fait l'objet d'un séminaire réunissant à Kuala Lumpur cent cinquante délégués scientifiques. La Malaisie se préparant à envoyer son premier représentant dans l'espace, il devenait urgent, en effet, de savoir comment ce dernier allait pouvoir observer les rites coraniques dans un habitacle en perpétuel mouvement. "Il était hors de question que notre pilote récite ses prières quatre-vingt fois par jour en fonction du soleil, et passe le meilleur de son temps à calculer sa position par rapport aux lieux saints, a commenté Mustafa Din bin Subari, le directeur adjoint de l'agence spatiale malaise. Nous avons donc fait appel à un informaticien de haut niveau pour concevoir un logiciel capable d'apporter des solutions fiables et pratiques." Ce programme, baptisé "Musulmans dans l'espace", testé sur un simulateur de vol, a donné entière satisfaction. Par ailleurs, si l'embarquement de nourriture halal à bord de la station ne présente pas de difficulté, les ablutions en apesanteur posent toujours problème. "Imams et techniciens y travaillent sans relâche", a poursuivi le directeur adjoint. Gageons qu'un rituel de purification symbolique réglera, dans les mois à venir, cette épineuse question !