On sait que le monde des arnaqueurs compte dans ses rangs des virtuoses, capables de vendre de congélateurs à des Esquimaux. La mésaventure survenue à Jean Tricot, PDG d'une enseigne de distribution alimentaire, tend à prouver que l'imagination des filous est, effectivement, sans limite. Par l'intermédiaire d'une revue spécialisée, Tricot met en vente la somptueuse demeure qu'il possède que les bords de la Loire. Trois hommes sobrement vêtus se présentent. Durant la visite, la conversation dérive de l'immobilier aux oeuvres d'art, puisque des toiles de mâitres ornent les murs des salons. L'un des hommes propose alors à Tricot de lui céder une statuette en jade de l'époque Ming pour une somme très inférieure à celle du marché : la pièce est parfaitement authentique, et Tricot l'achète pour 10 000 euros. deux jours plus tard, un autre visiteur s'extasie devant la statuette, et en offre ausitôt 60 000 euros. Aussi, lorsque les premiers visiteurs reviennent sur les lieux, Tricot, persuadé qu'il a fait avec eux une superbe affaire, leur demande si d'autres pièces en jade sont vendre. Les arnaqueurs lui cèdent alors une collection complète de statuettes, fausses celles-là, pour la somme exorbitante de 3 millions d'euros. Comble du cynisme, ils conseillent au naïf de laisser vieillir les chefs-d'oeuvre trois ans, afin de les valoriser. or, ce délai correspond précisément à la durée de prescription en matière d'escroquerie. Quand le trio se volatilise, Tricot découvre la supercherie et porte plainte. Commentaire du commissaire chargé de la répression des fraudes : "Dans cette affaire, il est intéressant de noter que la victime a un profil bac + 5 et qu'elle est entourée d'excellents conseillers, alors que les arnaqueurs ont, eux, bac - 10, certains ne sachant probablement ni lire ni écrire."