Avant la Renaissance, le choix des légumes était limité même sur les tables princières.
Navets, carottes, betteraves, radis faisaient le quotidien de nos ancêtres.
La mode des légumes verts nous est venue d'Italie.
Mais la véritable révolution s'est produite lorsque Louis XIV a confié à un horticulteur de génie la direction des anciens potagers de Louis XIII et des jardins fruitiers.
Le roi raffole des légumes : son jardinier, La Quintinie, mettra tout en oeuvre pour satisfaire sa gourmandise.
Cet ancien avocat passionné de botanique réussira à cultiver légumes et fruits à contre-saison.
Il expérimentera de nouvelles méthodes de culture et introduira différentes espèces pour les goûts les plus exigeants et capricieux du roi.
Il imagine de mettre les jeunes pousses sous une cloche qu'il recouvre de fumier la nuit pour les empêcher de geler.
Les racines des légumes sont chauffées de la même manière.
Il palisse les pêchers et les figuiers à l'abri des murs qu'il enduit de chaux afin de créer une réverbération favorisant la photosynthèse.
Les palissades sont orientées nord-sud et bénéficient ainsi d'un ensoleillement maximim.
Il essaie également différents procédés de taille et de traitements.
Passé maître sans l'art des primeurs, il ne cesse de surprendre le roi avec des petits pois - dont il raffole ! - en mars, des fraises en janvier, des asperges en décembre, des laitues en hiver, des figues en juin...
Seul légume du Nouveau Monde servi aux hôtes de la table royale, le topinambour.
Les tomates et les pommes de terre n'ont pas encore droit de cité.
Parmi les nombreuses variétés de fruits que le roi déguste tout au long de l'année, sa préférence va aux figues, à la pêche Téton de Vénus et à la poire Bon Chrétien.
La Quintinie sera anobli en 1687.