Jean-Jacques Waltz (1873-1951), peintre, aquarelliste, illustrateur de nombreux livres, de cartes postales ou d'affiches, représente certainement le plus célèbre des artistes patriotes dressés contre la présence allemande en Alsace. Il signait ses oeuvres Hansi, forme familière de Hans, son prénom alsacien. Il est né à Colmar et sa francophilie lui attira très tôt des démêlés avec la justice allemande, ce qui l'obligea à quitter sa province d'origine pour se réfugier en France. Son amour pour sa petite patrie et ses habitants était servi par un grand talent d'imagier naïf et coloré. Il rendit surtout célèbres les petites Alsaciennes vétues de leur costume traditionnel et portant leur célèbre coiffe aux grands noeuds de rubans ; ou bien les anciens combattants de 1870 qui n'ont rien oublié et espèrent toujours. Sa francophilie est présente auprès de l'enfant dès son berceau : il lui apprend à attendre la venue du soldat en pantalon rouge, son futur libérateur. Quant aux occupants allemands, il les dépeint avec une ironie mordante, s'acharnant, bien sûr, sur les militaires pleins de morgue et d'arrogance, mais aussi sur les touristes d'outre-Rhin, lourds, frustres et si mal vêtus de tenues verdâtres. En 1914, Hansi s'engage dans l'armée française et il entrera en 1918 dans sa chère ville de Colmar à la tête d'un régiment d'infanterie.