Au coeur de la Suisse, où naquit la légende de Guillaume Tell, une région de montagnes aux flancs escarpés, des ravins, des pâturages luxuriants à 1 500 mètres d'altitude avec un climat pourtant clément, se trouve le terroir du Sbrinz, un fromage qui se présente sous la forme d'une meule cylindrique de 35 à 40 kilogrammes, pour laquelle il faut 500 litres de lait de vache cru et entier. Sa texture particulière évoque celle du parmigiano reggiano en plus gras.
Granuleuse et sèche, la pâte est su dure qu'on la coupe rarement en tranches, on la brise, on la rabote en fins copeaux ou on la râpe.
Elle atteint sa pleine maturation dans un délai de deux à quatre ans, évoquant par son arôme corsé les herbes parfumées des alpages.
Son nom est une simple déformation de la ville de Brienz d'où ce fromage était commercialisé, exporté vers l'Italie à partir du XVIe siècle.
Les Romains parlaient déjà d'un caseus helvetius fort apprécié au 1er siècle, fabriqué dans la région.
Ce vrai costaud, conçu pour traverser le col du Saint-Gothard et le pont du Diable à dos de mule, était transporté dans des fûts de bois, jusque dans le Piémont et à Venise.
En échange, les colporteurs suisses ramenaient du riz et du vin.
Les Italiens sont grands amateurs de ce fromage, les Suisses aiment à penser que le Sbrinz est à l'origine de leur parmesan...