Les cinq cents élèves de l'école élémentaire de Neijiang, petit village du centre de la Chine, ont bien du mérite à se rendre dans leur établissement ! Tous ces bambins âgés de quatre à huit ans doivent, en effet, franchir une rivière déchaînée sur un câble en s'accrochant à l'aide de mousquetons et de cordes et en se laissant glisser 200 mètres au-dessus des flots en furie. Pour les grands, c'est déjà périlleux, mais c'est encore plus difficile pour les plus petits. Quia, la plus jeune, quatre ans, a ainsi déclaré à des journalistes, venus faire un reportage pour la télévision : "Je dois continuer à la force des mains sur les soixante derniers mètres, car je suis trop légère et cela arrête de glisser aux deux tiers du chemin."
Pu, une autre fillette de cinq ans, dont le mousqueton était coincé, et qui est restée vingt minutes avant de pouvoir se dégager, a déclaré, fataliste, au reporter : "Avant, je rêvais qu'ils construisent un pont, mais je sais que mon rêve est trop cher."
Eh bien, justement pas ! L'émission télévisée a scandalisé l'opinion et ému les autorités. A l'heure où la Chine connaît une croissance sans précédent, ce n'était pas admissible. Un pont a été construit en un temps record qui permet aux élèves de Neijiang d'aller à l'école comme tous les petits enfants du monde.