Les charrons-forgerons avaient en charge la fabrication et surtout, la réparation de tout véhicule roulant, tiré par le cheval : charrettes, calèches, diligences, tombereaux et attelages variés. Un bon charron devait, avant toute chose, être à même de réaliser de bonnes roues, éléments les plus sollicités et donc les plus fragiles, de tout attelage. Les roues étant, en grande partie, en bois, il se devait, également d'être un bon charpentier, car leur construction obéissait à un assemblage, très précis, composé, en général, de trois bois différents. Dans un premier temps, le charron façonnait le moyeu dans du bois d'orme. Après, l'avoir assoupli, en le plongeant dans de l'eau bouillante, deux heures ou trois, il pouvait creuser, plus facilement, les mortaises dans lesquelles il emboîtait, à la masse, les rais de chêne qu'il avait taillés à la hache. Le troisième bois employé était du frêne. Il était utilisé pour les jantes. C'était un travail extrêmement précis et capital car de lui dépendait la sécurité du véhicule qui, sur les chemins de l'époque, pouvait "déjanter" à tout moment si le travail n'avait pas été correctement effectué.