On prétend que les Japonaises cèdent facilement aux caprices de la mode. Ainsi, quand posséder un caniche nain est devenu "tendance", les Tokyoïtes branchées se sont-elles ruées sur les chenils. La demande excédant l'offre, elles se sont vite rabattues sur un site Internet qui, moyennant 2 000 euros, proposait de leur livrer une boule de poils estampillée "caniche". C'est Maiko Kawakami, une vedette de cinéma invitée à un talk-show télévisé, qui a levé le lièvre : "Je suis triste et inquiète, a pleurniché la star. Mon nouveau caniche refuse d'aboyer et de se nourrir de croquettes."
Quand Maiko a montré à l'antenne une photo de son compagnon récalcitrant, les appels ont engorgé le standard téléphonique du studio : "Votre caniche est un agneau", ont affirmé des téléspectateurs surpris. Diagnostic aussitôt confirmé par un zoologiste. Comme des centaines d'autres Japonaises, Maiko a été abusée par l'offre trompeuse d'un internaute indélicat. L'explication est venue du zoologiste : "les moutons sont quasiment inexistants dans notre pays, c'est pourquoi vous n'avez pas su distinguer un agneau d'un caniche."
La police a retrouvé sans difficulté l'astucieux arnaqueur qui revendait ainsi ses ovins importés pour cinquante fois leur prix.
Dira-t-on que les plus snobs des Japonaises sont des moutons de Panurge ?